- parigot
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• 1886; de Paris♦ Fam. Parisien. Accent parigot. « les intonations [...] encore un peu trop parigotes » (Romains). — N. Les Parigots.FamilierA.—(Celui, celle) qui est né(e) à Paris et/ou qui y habite, généralement dans un quartier populaire. Je laisse à penser la vie que menaient ces petites Parigottes quand le patron n'était pas là (L. DAUDET, Dev. douleur, 1931, p.84). Le garçon a poussé tout seul, là-bas, du côté de Belleville (...), un vrai titi parigot (BERNANOS, Mauv. rêve, 1948, p.915):• ♦ ... on [les élèves] faisait connaissance: —D'où que tu viens? —Et toi? —Angers. —Pedzouille! —Pas plus que toi, parigot!VIALAR, Pt jour, 1947, p.38.B. —Qui est propre à Paris, caractéristique de ses habitants, généralement de ceux qui vivent dans un quartier populaire. Synon. faubourien. Esprit parigot. À sept heures passèrent les boueux; ils avaient l'air de faire exprès de prendre l'accent parigot, tant leur accent était fort (MONTHERL., Célibataires, 1934, p.853). Une cigarette valseuse au coin de sa bouche à chicots, Picquenart (...) nous versait des conseils d'une voix doucement parigote (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p.116).REM. Parigoté, -ée, adj., fam., rare. Synon. de parisianisé. (rem. s.v. parisien). Un tango un peu édulcoré, un peu parigoté, avec une grâce décente et légère (SEM, Ronde de nuit, 1923, p.46). Ces Françaises et Français parigotés (L.DAUDET, Rech. beau, 1932, p.74).Prononc. et Orth.:[
], fém. [-
]; ROB.: -ote; Lar. Lang. fr.: -ote ou -otte. Étymol. et Hist. 1886 adj. et subst. «parisien» (ds ESN.). Formé sur parisien, par substitution du suff. arg. -got (v. -ot) au suff. -ien. Fréq. abs. littér.:16.
parigot, ote [paʀigo, ɔt] n. et adj.ÉTYM. 1886; de Parisien, par changement de suffixe (élargissement -got du suffixe -ot).❖♦ Fam. Parisien populaire. || Accent parigot. ⇒ Faubourien.1 (…) on distingue les intonations de Wazemmes — encore un peu trop parigotes (…)J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, V, p. 35.♦ N. || Une petite Parigote. || Un vrai Parigot de Paname. || Les Parigots sont nés malins (→ Frotter, cit. 33, Courteline).2 Je ne peux pas vous dire quelle saveur je trouve à nos poilus, aux petits Parigots, tenez, comme celui qui passe là, avec son air dessalé, sa mine éveillée et drôle.Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 807.
Encyclopédie Universelle. 2012.